A distance par amour

Prédication du culte célébré à Rochefort le 8 mars 2020 avec la participation du Chœur de Colombier – La BARC

Lectures bibliques : Genèse 9,8-17 ; Romains 8,28-39

 

Chers amis

La semaine a été dense. Elle a certainement été intense pour toutes celles et ceux qui assument des responsabilités dans le cadre d’institutions, d’associations ou d’organisations d’événements.
Elle l’a peut-être été pour vous aussi. Intense et peut-être pesante dans la quantité d’informations et voire dans le sentiment ambiant d’inquiétude croissante.
Les mesures liées à l’épidémie du coronavirus sont tombées jour après jour, obligeant à s’adapter à s’interroger sur la suite à donner à nos activités paroissiales, aux camps de catéchisme en préparation, à nos célébrations. Mesurer ce qui est juste de poursuivre et ce à quoi il est raisonnable de renoncer.
Peser d’un côté l’importance de continuer à vivre normalement et de l’autre la nécessité de s’adapter à la réalité du monde.
Discerner où réside notre responsabilité dans l’effort commun à contenir la diffusion de la maladie. Quand bien même nous ne serions pas inquiets pour nous-mêmes, pouvons-nous décemment faire prendre le risque à d’autres ? N’est-ce pas notre rôle de chrétiens de protéger les plus vulnérables ?

Dans mes élans idéalistes, j’avais imaginé que je réussirais à construire pour le culte de ce matin quelque chose de cohérent entre les pièces chantées par le chœur, les lectures bibliques et les textes liturgiques.En ce 8 mars – journée internationale des droits des femmes –, j’avais aussi imaginé nous inviter à méditer certains récits bibliques mettant en avant de grandes personnalités féminines.
Et voilà que jeudi soir est arrivé très très vite cette semaine, et qu’il était déjà tard pour transmettre les textes aux lecteurs et le plan du culte aux musiciens. J’ai alors simplement cherché les textes du jour dans le lectionnaire…
Parfois, il faut revoir à la baisse certains de nos idéaux. Et nous laisser surprendre par les textes, les laisser nous parler.

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Personne n’a jamais vu Dieu

Les deux toiles réalisées lors de l’atelier créatif animé par Armin Kressmann ont été l’objet de notre méditation lors du culte d’hier.

Voici la toile réalisée par le groupe BARC’Ados: 13 jeunes entre 11 et 14 ans

La toile réalisée par le groupe du samedi, 25 personnes entre 8 et 80 ans

Je décide de les présenter dans ce sens mais elles pourraient aussi être retournées ou présentées horizontalement.

Images et Parole

Face à une œuvre d’art, il y a deux réactions possibles. Soit on cherche à expliquer, à expliciter l’intention de l’auteur. Soit on se tait et on abandonne l’objet à la méditation de celui ou celle qui le reçoit.

Face à un texte, les deux mêmes postures sont possibles. Soit on explique le texte, on en fait l’exégèse, on tente d’expliciter l’intention de l’auteur. Soit on se tait et on laisse méditer.

Voici les deux textes qui ont nourri notre réflexion.

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Atelier créatif et créateur

Votre talent va vous surprendre!
C’est ainsi que tout un chacun.e était invité à participer à un atelier créatif animé par Armin Kressmann.

J’ai eu la chance de le vivre deux fois. La première vendredi soir avec le groupe de pré-ados et le samedi, avec des participants allant de 8 à 88 ans.

Voici quelques reflets des ces deux ateliers lors desquels les révélations ont été nombreuses.

Les deux tableaux réalisés seront dévoilés lors du culte de dimanche prochain. Rendez-vous à 10h00 au temple d’Auvernier, dimanche 15 février.

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Il n’y avait plus que des hommes

Prédication donnée à l’église catholique de Colombier lors de la célébration œcuménique de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, le 19 janvier 2020

Lecture biblique: Actes 27,18-28,10

 

C’est à une communauté chrétienne de Malte que nous devons, cette année, les textes de la célébration de la semaine mondiale de prière pour l’unité des chrétiens que nous vivons ce matin ici-même et en communion avec des chrétiens et des chrétiennes du monde entier.
Des croyants Maltais qui nous invitent à explorer les racines de leur foi. La Bible garde la mémoire de l’arrivée de l’Évangile sur leurs terres et depuis ce jours hommes et femmes ont entretenu cette flamme, transmis leur espérance, cultivé l’Évangile de génération en génération.
L’arrivée de Paul et de ses compagnons sur l’île de Malte n’est pas le résultat d’un plan de diffusion parfaitement organisé, d’un business plan millimétré, mais le fruit du hasard, l’aboutissement heureux d’une catastrophe: un naufrage.
Paul et ses compagnons étaient prisonniers sur ce bateau qui devait juste rejoindre la Crète pour passer l’hiver. Paul avait dit que cette traversée serait dangereuse, mais le capitaine avait affirmé qu’il assurerait et l’officier romain avait préféré lui faire confiance plutôt que d’écouter les avertissements du prisonnier.

Le monde de la marine est particulier. Il connaît son vocabulaire propre, son langage qui nous est souvent inconnu à nous, les gens du continent. Mises à part certaines expressions – et encore, on ignore parfois leur origine maritime: larguer les amarres, virer de bord, avoir le vent en poupe, une figure de proue, être au taquet, etc.

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Un regard bœuf

Prédication narrative de la veillée de Noël 2019 à Colombier
Lectures bibliques: Ésaïe 1,2-3; Mt 2,1-21

J’avais enfin trouvé le sommeil…
À cause du recensement, il y avait du monde partout en ville et les gens avaient fait du bruit dans les rues jusqu’à tard le soir. Les hommes sont fous, ils font se déplacer des populations entières juste pour les compter. On ne fait pas tant de chichi pour le bétail!

J’ai été réveillé par le grincement de la lourde porte de l’étable. D’un œil, j’ai vu l’aubergiste qui faisait entrer un homme, une femme et leur âne. « Installez-vous là » leur a-t-il dit. « C’est ce que je peux vous offrir de mieux. À part mon vieux bœuf qui dort là au-fond, elle est vide à cette saison. Reposez-vous bien, vous devez être fatigués du voyage. Surtout vous, madame. »
Et puis il s’en est allé, laissant ce couple et leur baudet plantés dans mon étable.

… à part le vieux bœuf là au-fond… non mais, quel toupet! Quand il s’agit de tirer une charrue, il est bien content de l’avoir son vieux bœuf…

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Conçu du saint Esprit et né de la vierge (?) Marie

Prédication du 4e dimanche de l’Avent, 22 décembre 2019 à Bôle

Lectures bibliques : Esaïe 7,14-15; Romains 1,1-7; Mt 1,18-25

« Je crois en Jésus-Christ.
Son fils unique. Notre Seigneur.
Qui a été conçu du St-Esprit et qui est né de la vierge Marie. »

Voici une partie du Symbole des apôtres. Confession de foi que nous avons tous et toutes apprise, qu’il nous arrive de prononcer et qui réunit les chrétiens depuis des siècles.
Mais que disons-nous lorsque nous disons: Conçu du St-Esprit et né de la vierge Marie… ?!?
Voilà qui n’est pas simple.

Cette histoire de naissance virginale est de plus en plus difficile à défendre. Aujourd’hui, notre esprit cartésien, raisonnable, soucieux d’obtenir une explication médicale à tout mal qui touche l’être humain, peine à se contenter de l’affirmation conçu du St-Esprit et né de la vierge Marie.

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Si Noël m’était conté: ressources

Noël revient chaque année et quand on est pasteur·e, il convient de trouver chaque fois de nouvelles idées pour en parler!Je partage ici quelques ressources. Contes de Noël Grands classiques … Lire plus

Ici et maintenant! Ou une fois, quelque part…

Cela fait bientôt 5 ans que je tiens ce blog. Pas toujours de manière aussi rigoureuse que je le souhaiterais, il est vrai.
J’ai parfois quelques hésitations car je n’arrive pas totalement à me défaire de l’impression que s’exposer de la sorte a quelque chose d’orgueilleux. D’un autre côté, la plupart de mes textes sont livrés à un auditoire, celui du culte dominical ou d’un groupe de la paroisse que ce soient des adultes ou des enfants. Pourquoi donc ne pas le mettre aussi à disposition de celles et ceux qui, pour différentes raisons n’appartiennent pas à ces groupes?

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Le mage aux mains vides: un conte de Noël

Voici un joli conte de Noël, à lire en famille ou à raconter à l’occasion d’une rencontre dans le temps de l’Avent. Il peut aussi être adapté en saynète pour … Lire plus

La négation qui devient Croix

Cela fait un certain nombre d’années de que je fais des camps de catéchisme. Le  retour rime toujours avec une montagne de matériel à ranger – et qui trône encore … Lire plus

L’étonnante histoire de l’homme riche et de Lazare

Prédication du culte du 29 septembre 2019 au temple d’Auvernier.
Lectures bibliques: Amos 6,1-7 et Luc 16,19-31 (la parabole du riche et de Lazare).

C’est l’histoire d’un Valaisan qui meurt et se retrouve au ciel face à Saint-Pierre qui l’interroge sur sa vie. Un peu intimidé, l’homme bafouille : Toute ma vie, j’ai été pro… pro… producteur d’abricotine.
– Ah j’ai eu peur, répond St-Pierre, j’ai cru que tu allais dire protestant !

Des blagues comme celle-ci, il en existe des tas. La plupart du temps, elles me font sourire sur le moment mais je ne les retiens pas. Avec la parabole du riche et de Lazare, l’évangéliste Luc nous emmène dans un registre inhabituel: Jésus se mettrait-il à raconter des witz ?!?

Et à vrai dire, il n’y a pas de quoi rire. Parce que si je comprends bien l’idée du renversement des valeurs, plus on en bave ici, plus on sera heureux dans l’au-delà. Alors moi qui ai franchement une belle vie ici-bas, j’ai du souci à me faire. Mais tout cela, en vérité, est bien loin de l’idée que je me fais de l’Évangile.

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Il y a de la joie dans le ciel, malgré tout

Message apporté lors de la célébration œcuménique du Jeûne fédéral, dimanche 15 septembre 2019.

Prédication sur Luc 15,1-10 : la brebis et la pièce égarées.
Lectures bibliques : Exode 32, 7-11.13-14 ; Psaume 50 ; 1Timothée 1,12-17

La parabole: manière la plus adroite et fine d’esprit qui soit pour obliger son interlocuteur à se faire face à ses inconséquences. Sans doute Jésus a-t-il été l’un des plus brillants créateurs de ce genre littéraire. Bon nombre de ses adversaires ont été placés sans ménagement face à la réalité.
On connaît ce mécanisme. Ceux qui se croient être du bon côté, qui pensent faire partie des justes et des bons sont renvoyés à eux-mêmes. Ceux qui prétendent être de bons croyants tombent de haut. Car ceux qui se disent justes ont surtout tendance à juger ceux qui ne partagent pas leur façon de vivre et à porter un regard définitif sur l’autre. Tels les bons croyants du peuple d’Israël qui ont vite fait de se détourner de Dieu pour se construire un veau d’or à adorer.

Les paraboles sont bien plus efficace que n’importe quel discours moralisateur. Elles renvoient l’individu à lui-même et le force à une introspection. Ne serais-je pas, moi aussi, un peu pharisien et scribe, à jeter un regard jugeant et définitif sur celui ou celle qui ne correspond pas à l’image que je me fais du bon chrétien, qui se rend régulièrement à la messe ou au culte?…
Dans la parabole des brebis, suis-je plutôt de ceux qui restent au troupeau ou bien la brebis perdue?

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