En principe, je publie ici mes prédications du dimanche en paroisse. Les plus anciennes ont été données dans la paroisse du Joran; les plus récentes dans ma paroisse actuelle de La BARC.
La prédication est un exercice oral. Les textes publiés ici sont une retranscription ou des notes. Il faut toujours garder cela à l’esprit à la lecture. Je pense que la prédication mérite d’être entendue et vécue. Je vous propose un agenda de mes prochains cultes et me réjouis de vous y rencontrer.
Certaines fois, je mets en ligne un enregistrement audio directement avec la prédication. Vous pouvez aussi vous abonner à mes podcasts.
Je préfère le terme prédication à l’austère sermon ou au catholique homélie.
Pour le choix des textes bibliques, je me réfère souvent au lectionnaire des Églises protestantes de Suisse : lectionnaire.ch. Parfois, l’actualité ou d’autres activités de la paroisse peuvent orienter le choix des textes.
Culte à la maison publié le 22 mars 2020 sur le site de la paroisse de La BARC.
Bonjour!
Je vous propose ce matin les éléments nécessaires pour vivre un culte home made. Écoute, lecture, prière… au rythme et à l’heure que vous souhaitez.
Installez-vous confortablement et entrez dans ce temps de célébration.
La semaine a été dense. Elle a certainement été intense pour toutes celles et ceux qui assument des responsabilités dans le cadre d’institutions, d’associations ou d’organisations d’événements.
Elle l’a peut-être été pour vous aussi. Intense et peut-être pesante dans la quantité d’informations et voire dans le sentiment ambiant d’inquiétude croissante.
Les mesures liées à l’épidémie du coronavirus sont tombées jour après jour, obligeant à s’adapter à s’interroger sur la suite à donner à nos activités paroissiales, aux camps de catéchisme en préparation, à nos célébrations. Mesurer ce qui est juste de poursuivre et ce à quoi il est raisonnable de renoncer.
Peser d’un côté l’importance de continuer à vivre normalement et de l’autre la nécessité de s’adapter à la réalité du monde.
Discerner où réside notre responsabilité dans l’effort commun à contenir la diffusion de la maladie. Quand bien même nous ne serions pas inquiets pour nous-mêmes, pouvons-nous décemment faire prendre le risque à d’autres ? N’est-ce pas notre rôle de chrétiens de protéger les plus vulnérables ?
Dans mes élans idéalistes, j’avais imaginé que je réussirais à construire pour le culte de ce matin quelque chose de cohérent entre les pièces chantées par le chœur, les lectures bibliques et les textes liturgiques.En ce 8 mars – journée internationale des droits des femmes –, j’avais aussi imaginé nous inviter à méditer certains récits bibliques mettant en avant de grandes personnalités féminines.
Et voilà que jeudi soir est arrivé très très vite cette semaine, et qu’il était déjà tard pour transmettre les textes aux lecteurs et le plan du culte aux musiciens. J’ai alors simplement cherché les textes du jour dans le lectionnaire…
Parfois, il faut revoir à la baisse certains de nos idéaux. Et nous laisser surprendre par les textes, les laisser nous parler.
Les deux toiles réalisées lors de l’atelier créatif animé par Armin Kressmann ont été l’objet de notre méditation lors du culte d’hier.
Voici la toile réalisée par le groupe BARC’Ados: 13 jeunes entre 11 et 14 ans
La toile réalisée par le groupe du samedi, 25 personnes entre 8 et 80 ans
Je décide de les présenter dans ce sens mais elles pourraient aussi être retournées ou présentées horizontalement.
Images et Parole
Face à une œuvre d’art, il y a deux réactions possibles. Soit on cherche à expliquer, à expliciter l’intention de l’auteur. Soit on se tait et on abandonne l’objet à la méditation de celui ou celle qui le reçoit.
Face à un texte, les deux mêmes postures sont possibles. Soit on explique le texte, on en fait l’exégèse, on tente d’expliciter l’intention de l’auteur. Soit on se tait et on laisse méditer.
Voici les deux textes qui ont nourri notre réflexion.
Prédication donnée à l’église catholique de Colombier lors de la célébration œcuménique de la Semaine de prière pour l’Unité des chrétiens, le 19 janvier 2020
Lecture biblique: Actes 27,18-28,10
C’est à une communauté chrétienne de Malte que nous devons, cette année, les textes de la célébration de la semaine mondiale de prière pour l’unité des chrétiens que nous vivons ce matin ici-même et en communion avec des chrétiens et des chrétiennes du monde entier.
Des croyants Maltais qui nous invitent à explorer les racines de leur foi. La Bible garde la mémoire de l’arrivée de l’Évangile sur leurs terres et depuis ce jours hommes et femmes ont entretenu cette flamme, transmis leur espérance, cultivé l’Évangile de génération en génération.
L’arrivée de Paul et de ses compagnons sur l’île de Malte n’est pas le résultat d’un plan de diffusion parfaitement organisé, d’un business plan millimétré, mais le fruit du hasard, l’aboutissement heureux d’une catastrophe: un naufrage.
Paul et ses compagnons étaient prisonniers sur ce bateau qui devait juste rejoindre la Crète pour passer l’hiver. Paul avait dit que cette traversée serait dangereuse, mais le capitaine avait affirmé qu’il assurerait et l’officier romain avait préféré lui faire confiance plutôt que d’écouter les avertissements du prisonnier.
Le monde de la marine est particulier. Il connaît son vocabulaire propre, son langage qui nous est souvent inconnu à nous, les gens du continent. Mises à part certaines expressions – et encore, on ignore parfois leur origine maritime: larguer les amarres, virer de bord, avoir le vent en poupe, une figure de proue, être au taquet, etc.
Prédication narrative de la veillée de Noël 2019 à Colombier
Lectures bibliques: Ésaïe 1,2-3; Mt 2,1-21
J’avais enfin trouvé le sommeil…
À cause du recensement, il y avait du monde partout en ville et les gens avaient fait du bruit dans les rues jusqu’à tard le soir. Les hommes sont fous, ils font se déplacer des populations entières juste pour les compter. On ne fait pas tant de chichi pour le bétail!
J’ai été réveillé par le grincement de la lourde porte de l’étable. D’un œil, j’ai vu l’aubergiste qui faisait entrer un homme, une femme et leur âne. « Installez-vous là » leur a-t-il dit. « C’est ce que je peux vous offrir de mieux. À part mon vieux bœuf qui dort là au-fond, elle est vide à cette saison. Reposez-vous bien, vous devez être fatigués du voyage. Surtout vous, madame. »
Et puis il s’en est allé, laissant ce couple et leur baudet plantés dans mon étable.
… à part le vieux bœuf là au-fond… non mais, quel toupet! Quand il s’agit de tirer une charrue, il est bien content de l’avoir son vieux bœuf…
« Je crois en Jésus-Christ.
Son fils unique. Notre Seigneur.
Qui a été conçu du St-Esprit et qui est né de la vierge Marie. »
Voici une partie du Symbole des apôtres. Confession de foi que nous avons tous et toutes apprise, qu’il nous arrive de prononcer et qui réunit les chrétiens depuis des siècles.
Mais que disons-nous lorsque nous disons: Conçu du St-Esprit et né de la vierge Marie… ?!?
Voilà qui n’est pas simple.
Cette histoire de naissance virginale est de plus en plus difficile à défendre. Aujourd’hui, notre esprit cartésien, raisonnable, soucieux d’obtenir une explication médicale à tout mal qui touche l’être humain, peine à se contenter de l’affirmation conçu du St-Esprit et né de la vierge Marie.
Prédication du culte du 29 septembre 2019 au temple d’Auvernier.
Lectures bibliques: Amos 6,1-7 et Luc 16,19-31 (la parabole du riche et de Lazare).
C’est l’histoire d’un Valaisan qui meurt et se retrouve au ciel face à Saint-Pierre qui l’interroge sur sa vie. Un peu intimidé, l’homme bafouille : Toute ma vie, j’ai été pro… pro… producteur d’abricotine.
– Ah j’ai eu peur, répond St-Pierre, j’ai cru que tu allais dire protestant !
Des blagues comme celle-ci, il en existe des tas. La plupart du temps, elles me font sourire sur le moment mais je ne les retiens pas. Avec la parabole du riche et de Lazare, l’évangéliste Luc nous emmène dans un registre inhabituel: Jésus se mettrait-il à raconter des witz ?!?
Et à vrai dire, il n’y a pas de quoi rire. Parce que si je comprends bien l’idée du renversement des valeurs, plus on en bave ici, plus on sera heureux dans l’au-delà. Alors moi qui ai franchement une belle vie ici-bas, j’ai du souci à me faire. Mais tout cela, en vérité, est bien loin de l’idée que je me fais de l’Évangile.
Message apporté lors de la célébration œcuménique du Jeûne fédéral, dimanche 15 septembre 2019.
Prédication sur Luc 15,1-10 : la brebis et la pièce égarées.
Lectures bibliques : Exode 32, 7-11.13-14 ; Psaume 50 ; 1Timothée 1,12-17
La parabole: manière la plus adroite et fine d’esprit qui soit pour obliger son interlocuteur à se faire face à ses inconséquences. Sans doute Jésus a-t-il été l’un des plus brillants créateurs de ce genre littéraire. Bon nombre de ses adversaires ont été placés sans ménagement face à la réalité.
On connaît ce mécanisme. Ceux qui se croient être du bon côté, qui pensent faire partie des justes et des bons sont renvoyés à eux-mêmes. Ceux qui prétendent être de bons croyants tombent de haut. Car ceux qui se disent justes ont surtout tendance à juger ceux qui ne partagent pas leur façon de vivre et à porter un regard définitif sur l’autre. Tels les bons croyants du peuple d’Israël qui ont vite fait de se détourner de Dieu pour se construire un veau d’or à adorer.
Les paraboles sont bien plus efficace que n’importe quel discours moralisateur. Elles renvoient l’individu à lui-même et le force à une introspection. Ne serais-je pas, moi aussi, un peu pharisien et scribe, à jeter un regard jugeant et définitif sur celui ou celle qui ne correspond pas à l’image que je me fais du bon chrétien, qui se rend régulièrement à la messe ou au culte?…
Dans la parabole des brebis, suis-je plutôt de ceux qui restent au troupeau ou bien la brebis perdue?
Message du culte patriotique du 4 août 2019 dans les jardins du Château d’Auvernier, avec baptême.
Tout petit face à la Lune
Vous n’avez pu manquer l’événement de ce mois de juillet. À moins peut-être d’être partis en vacances dans une autre galaxie. Le 21 juillet dernier, nous avons célébré le 50e anniversaire du jour où l’être humain a pour la première fois posé le pied sur la Lune.
Un demi-siècle plus tard, cela reste un exploit marquant. Et quand on y pense, il y a quelque chose d’incroyable à l’idée qu’on ait pu poser un engin sur la lune et que des hommes en soient descendus pour fouler le sol lunaire.
Incroyable ! Fascinant. On en a rêvé avec Tintin, ils l’ont fait.
Incroyable. Fascinant. A tel point que depuis lors, certains esprits chagrins mettent en doute la réalité de l’événement.
La Lune. Magnifique et énigmatique. Elle fait l’objet d’observations et nourrit l’imagination des hommes et des femmes depuis la naissance de l’humanité. Ponctuant le jour et la nuit, rythmant les saisons, influençant les marrées et parfois notre sommeil.
La Lune… la nuit.
La nuit, tout est différent. Tout ce qui fait partie de notre réalité le jour disparaît dans l’obscurité. Le noir submerge tout ce qui est proche. Et alors se révèle à nos yeux l’infinie grandeur des cieux. Le firmament si lointain devient soudain ce sur quoi nos yeux se posent. Et l’on prend conscience de cette immensité qui nous entoure.
En contemplant ce firmament, dans l’obscurité de la nuit de Jérusalem, un homme, peut-être le roi David lui-même, poétise.
La Bible conserve ce poème. Il s’agit du Psaume numéro 8
Prédication du culte du 30 juin 2019 au temple de Colombier, lors du culte d’installation du Conseil paroissial
Lectures bibliques : Psaume 122 et Matthieu 14,15-19.
Lever les yeux au ciel.
Élever le regard.
Prendre un peu de hauteur.
Prendre du recul sur l’ordinaire de nos vies pour souffler, pour méditer, pour prier, pour se ressourcer.
Telle est l’aspiration que nous pourrions appeler religieuse.
L’être humain est façonné de plusieurs dimensions. Comparez donc le temps que nous passons à prendre soin de notre dimension corporelle, de notre dimension physique, de notre dimension psychique… celui que nous prenons à soigner notre dimension spirituelle.
Porter son regard vers les hauteurs et marcher avec confiance.
Comme ces pèlerins d’autrefois qui chantaient des psaumes en montant à Jérusalem pour les grandes fêtes religieuses.
Placer sa confiance en ce Dieu qui protège, qui garde, qui veille.
Regarder au ciel, quoi de plus fondamental?
Quelque chose en moi rêverait de me lever aux petites heures le matin, pour aller admirer le lever du soleil au bord du lac, dans un silence à peine rompu par le clapotis de l’eau et le chant matinal des oiseaux. Un petit déjeuner frugal, juste quelques fruits et une tisane suffiraient à nourrir mon corps. Puis la journée pour lire, méditer la Parole. En quelques semaines je relirais tout le Nouveau Testament à l’ombre d’un pommier. Une partie de moi aspire à cela. À cette vie presque monacale.
Prédication du jeudi de l’Ascension, 30 mai 2019 à Auvernier
Lectures bibliques: Luc 24,46-53 et Actes 1,1-11
Introduction aux lectures
Nous écouterons ce matin les 2 versions de l’Ascension que nous propose le Nouveau Testament. 2 versions différentes, de la plume du même auteur: le rédacteur de l’évangile de Luc et du livre des Actes des Apôtres.
2 versions de la même histoire qui disent chacune à leur manière leur vérité. L’une clôt l’évangile de Luc. En terminant en beauté le récit de la vie, de la mort et de la résurrection de Jésus. L’ascension au terme d’une longue journée de Pâques est l’achèvement de la victoire sur la mort. Une fin. Mais une fin ouverte qui nous donne envie de connaître la suite.
Luc aurait été un bon auteur de série. A la fin de son évangile, on a envie de commencer la saison 2 😉
La saison 2, le second volet de son œuvre littéraire, c’est le livre des Actes des Apôtres. Et Luc raccroche le lecteur en racontant à nouveau l’événement. Comme s’il nous disait: souvenez-vous où nous en étions restés… Mais il raconte différemment, mettant l’accent moins sur l’achèvement que sur l’ouverture à la suite
Prédication du dimanche 14 avril 2019 au temple d’Auvernier. Dimanche des Rameaux, avec le baptême du très souriant petit Solal. La famille m’avait suggéré le thème des oiseaux pour ce … Lire plus