Autour du berceau du petit Moïse

Brèves méditations autour du texte de la naissance de Moïse partagées à l’occasion d’un culte en plain air où ont été célébrés 4 baptêmes de jeunes enfants, dans le cadre magnifique mais un peu frisquet de la Grande Sagneule, le 2 septembre 2018.

Récit d’Exode 2,1-10

Un homme de la tribu de Lévi épousa une femme de la même tribu. La femme devint enceinte, puis mit au monde un garçon. Elle vit que l’enfant était beau et le cacha durant trois mois. Ensuite, ne pouvant plus le tenir caché, elle prit une corbeille en tiges de papyrus, la rendit étanche avec du bitume et de la poix, y déposa l’enfant et alla placer la corbeille parmi les roseaux au bord du Nil. La sœur de l’enfant se tint à quelque distance pour voir ce qui lui arriverait.

Un peu plus tard, la fille du Pharaon descendit au Nil pour s’y baigner, tandis que ses suivantes se promenaient le long du fleuve. Elle aperçut la corbeille au milieu des roseaux et envoya sa servante la prendre. Puis elle l’ouvrit et vit un petit garçon qui pleurait. Elle en eut pitié et s’écria : «C’est un enfant des Hébreux!» La sœur de l’enfant demanda à la princesse: «Dois-je aller te chercher une nourrice chez les Hébreux pour qu’elle allaite l’enfant?» — «Oui», répondit-elle.

La fillette alla chercher la propre mère de l’enfant. La princesse dit à la femme: «Emmène cet enfant et allaite-le pour moi. Je te payerai pour cela.» La mère prit donc l’enfant et l’allaita.

Lorsque l’enfant fut assez grand, la mère l’amena à la princesse; celle-ci l’adopta et déclara: «Puisque je l’ai tiré de l’eau, je lui donne le nom de Moïse.»

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A méditer cet été, les pieds dans l’eau

Prédication du dimanche 1er juillet 2018 sur 2 Corinthiens 8,1-15

Avant d’écouter la lecture de ce jour, rappelons-nous le contexte de la première Église.
Lors de l’Assemblée de Jérusalem, un accord a été passé entre Pierre et ses acolytes d’une part, et Paul et ses collaborateurs d’autre part. Les premiers concentreraient leurs efforts sur la christianisation du monde juif, alors que les seconds iraient porter l’Évangile en terre païenne.
Les publics cibles – dirions-nous aujourd’hui – seraient différents, mais l’objectif le même: faire connaître le plus largement possible le message de l’Évangile de Jésus-Christ et offrir la possibilité à tout homme et toute femme qu’elle que soit son origine de connaître la foi chrétienne et de s’y convertir.

En signe d’unité et d’union entre tous ces membres disséminés du peuple de Dieu, Paul s’était engagé à ce que les nouvelles communautés fondées grâce à son œuvre évangélisatrice témoignent leur solidarité avec les communautés de Judée. Une solidarité dans la prière, mais pas uniquement. Une solidarité aussi exprimée de manière très concrète: une collecte d’argent pour soutenir ces premiers chrétiens vivant dans un contexte hostile. Paul et ses collaborateurs ont sillonné la Grèce et la Macédoine, proclamant l’Évangile et fondant des Églises. Nous avons dans plusieurs épîtres le signe qu’il a eu à cœur d’honorer cet engagement.

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C’est quand, la saison des figues?

Prédication du dimanche des Rameaux sur Mc 11,1-21 (l’entrée à Jérusalem et le figuier stérile)

Un homme, un vrai!

Il y a une chose qui m’énerve dans les représentations de Jésus. Que ce soit dans la peinture ou dans les illustrations de livres pour enfants, mais surtout dans les films et les dessins animés qui racontent des épisodes bibliques.
Ce qui m’énerve, c’est cet air éthéré qu’a presque toujours Jésus : les yeux vitreux, l’air pénétré, la tête un peu penchée, une voix douce et pleine de souffle.

Les événements semblent glisser sur lui comme sur les plumes d’un canard. Il ne se laisse atteindre par rien. Il s’adresse à ses interlocuteurs avec ce calme olympien, même s’il se trouve au milieu d’une foule agitée.

C’est fou ce que ce Jésus-là m’énerve. En tout cas, il est certain que si j’avais vécu à l’époque, je n’aurais jamais suivi cet espèce de gourou survolant le monde.
C’est tout de même étrange que les cinéastes, les auteurs et les dessinateurs lui donnent ces traits, alors que les évangiles dont ils s’inspirent présentent au contraire un Jésus résolument humain.

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Au commencement était la violence

Prédication sur Genèse 4,1-16 (Caïn et Abel). Lecture biblique: Ecclésiaste 8,14-17.

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva
Au bas d’une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d’haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l’ombre fixement.

Ainsi débute le poème de Victor Hugo intitulé La Conscience.

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Ce petit manque qui gâche la fête

Prédication du culte d’installation dans la paroisse de La BARC, le 14 janvier 2018 au temple de Colombier, sur Jean 2,1-11 (les noces de Cana). Lecture biblique: 2 Pierre 1,2-8

On va manquer de vin!
Pas aujourd’hui, je vous rassure. Je crois que tout a été prévu pour que nous ne manquions pas, ni à la cène ni lors de l’apéritif qui suivra le culte. C’est à la noce à laquelle Jésus et ses proches sont associés que le vin vient à manquer.

Cette histoire des noces de Cana se situe tout au début de l’évangile de Jean, c’est la première fois que Jésus opère un miracle, un signe comme le dit le 4e évangéliste. Et même si les signes vont crescendo dans l’évangile, on se dit que cela ne semble pas si grave de manquer de vin. Même si je sais que dans la région, c’est un sujet sensible.
S’il s’agissait d’un manque d’eau au milieu du désert ou d’un manque de pain en période de disette, on comprendrait la nécessité de l’intervention divine. Mais pour un manque de vin dans une noce où il en a certainement déjà été beaucoup bu… on voit moins.

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Y a d’la joie!

Prédication du dimanche 12 novembre sur Philippiens 4,4-9. Lecture d’extraits de Exode 14-15.

Le week-end dernier, je l’ai vécu avec les catéchumènes et quelques 5000 autres jeunes protestants à Genève. La Fédération protestante de Suisse (FEPS) avait organisé un festival jeunesse pour marquer le jubilé de la Réforme, événement unique auquel j’ai eu la chance de participer avec eux.

Ce festival RéformAction avait un parti pris assumé: celui de permettre aux jeunes de s’amuser. C’était osé. Car on le sait bien, quand on s’amuse, ce n’est pas sérieux. Et la foi, c’est une affaire sérieuse! C’est quelque chose que j’ai souvent entendu, de manière directe ou indirecte. Il existe le soupçon que si les jeunes ont du plaisir, c’est que le catéchisme est fait à la légère. Comme si il fallait toujours aborder les questions fondamentales avec un air grave. On n’est parfois pas loin de penser que s’ils s’ennuient, c’est la preuve que le caté est bon.

Personnellement, je crois que l’on peut s’amuser, avoir du plaisir à être ensemble, et ainsi installer entre eux et avec nous une confiance propice à l’ouverture, la confidence, l’écoute et le chemin de foi.

Malheureusement, on laisse souvent aux communautés évangéliques le monopole de la fête. Nous les réformés, nous sommes des gens sérieux. Dignes descendants du juriste Calvin. Et nous peinons à faire de l’Évangile une fête.

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Cultivons notre jardin

Prédication du dimanche 3 septembre sur Genèse 3,8-19.23 et Jean 10,7-9 Je suis la porte.

Cette année, paraît-il, est une bonne année pour les tomates. Je dis paraît-il parce que je ne cultive pas moi-même de tomates, mais j’ai entendu plusieurs personnes relever l’abondance de la récolte annuelle. Une abondance qui est accueillie avec joie, mais aussi parfois avec un peu d’inquiétude: Que faire de tous ces fruits ?!? En nous gratifiant ainsi, la nature exige aussi de nous une quantité importante de travail.

Je suis probablement d’autant plus admirative des talents agricoles de nombreux d’entre vous que je n’ai moi-même pas du tout la main verte. Mais, signe de la grâce, il arrive que des anges (!) viennent déposer derrière ma porte tomates, raisin, pruneaux et pâtissons. Si je ne sais pas les cultiver, soyez sûrs que je sais les apprécier !

Je le constate souvent : le jardin prend une place importante dans la vie et le quotidien de beaucoup de gens par ici. Et à défaut de vous proposer des conseils avisés en jardinages, je me suis dit qu’il ne serait peut-être pas inintéressant d’oser une petite escapade intellectuelle dans un jardin.

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L’Écriture seule, mais pas seul face à l’Écriture

Prédication sur le thème de la Bible, dimanche 12 février 2017.
Lectures bibliques: Actes 8,26-40 (rencontre de Philippe avec un fonctionnaire Éthiopien) et Jean 20,30-31.

Pendant cette année de jubilé de la Réforme, de novembre 2016 à novembre 2017, mes collègues et moi avons décidé de proposer un certain nombre de cultes centrés sur des thématiques chères à la Réforme. Pour ce faire, nous nous sommes inspirés du petit fascicule édité par le Fédération des Églises protestantes de Suisse (FEPS): 40 thèmes pour cheminer.

Dimanche dernier, c’est le thème n°2 que nous avons abordé: l’Écriture. Avec un E majuscule. Lire la Bible, pourquoi et pour quoi faire? L’Écriture seule. Sola Scriptura. Un des 5 Soli au moyen desquels les réformateurs ont exprimé le cœur de leur théologie: Sola deo gloria – Sola gratia – Solus Christus – Sola Fide et Sola Scriptura.

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Ils ne sont pas revenus

Prédication narrative de la veillée de Noël, le 24 décembre 2016 à Cortaillod. Lectures bibliques: Matthieu 2,1-12 et Psaume 8 Il fait nuit maintenant et ils ne sont pas revenus… … Lire plus

On l’attend!

Prédication du dimanche 20 novembre 2016 à Bevaix (sera reprise le 27 novembre à Cortaillod). Lectures bibliques: Malachie 3,1-5 et Luc 21,25-28 + 21,34-36 Un langage étrange et étranger Je … Lire plus

Quand un simple bâton devient signe

Prédication du dimanche 11 septembre à Cortaillod.
Baptême de la petite Alexia (1 an) et accueil de Kevin Didot, animateur de la plateforme RequérENSEMBLE.
Textes bibliques: Exode 4,1-4 et 2 Corinthiens 1,3-4

Jour de fête

Aujourd’hui est un jour de fête pour Alicia. Le jour de son baptême et également l’occasion de fêter son premier anniversaire. Je pense ne pas me tromper en disant qu’aujourd’hui, elle va être particulièrement choyée et gâtée. Et certainement que plusieurs d’entre vous lui offriront un joli cadeau.

Dans un simple cadeau, il y a beaucoup de choses qui sont exprimées. Le fait que vous tenez à Alicia, qu’elle est précieuse à vos yeux. Que vous souhaitez contribuer à la rendre heureuse. Aujourd’hui, mais aussi au cours de son existence. Et même si l’on sait que les jeunes enfants transforment rapidement en confettis les paquets emballés avec soin, on se donne quand même la peine de choisir un joli papier et de faire un joli paquet.

A de nombreuses occasions dans l’année et dans une relation avec une personne proche, nous symbolisons par un objet et par la manière de le présenter, toute l’affection que nous lui portons et notre souhait de prendre soin de notre relation. Plus largement, dans les relations humaines, nous avons besoin de signes. D’en donner et d’en recevoir.

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