Message en 3 volets du culte du 25 décembre 2018 à Colombier
Le peuple qui marche dans la nuit voit une grande lumière. Sur ceux qui vivent au pays des ténèbres, une lumière se met à luire. (…) Car un enfant nous est né, un fils nous est donné. Dieu lui a confié l’autorité. On lui donne ces titres: Conseiller merveilleux, Dieu fort, Père pour toujours, Prince de la paix. Il doit étendre son autorité et assurer une paix sans fin. Il occupera le siège royal de David et régnera sur son empire, pour l’affermir et le maintenir en établissant le droit et l’ordre de Dieu, dès à présent et pour toujours. Voilà ce que fera le Seigneur de l’univers dans son ardent amour.
Ésaïe 9,1.5-6
Noël c’est l’attente
Une attente entretenue, travaillée, répétée pour qu’elle ne s’endorme pas. Noël, c’est se souvenir des annonces prophétiques, de ce roi à venir qu’il faut se préparer à accueillir. Personne ne sait ni le jour ni l’heure… (Mc 13,32)
Noël c’est l’attente d’un événement promis. Qui se réalisera sous une forme inconnue mais qu’il faudra être capables de reconnaître pour surtout ne pas passer à côté. Alors les prophètes le racontent, cet événement, à leur manière. Et ils utilisent les références qui leur parlent et qui parlent au peuple. Celui que l’on attend sera comme David. Non! Mieux encore que David! Il sera roi, prêtre et prophète. Conseiller merveilleux. Dieu fort. Prince de paix.
Mais avant de devenir tout cela, il sera enfant et il faudra le vénérer dès son plus jeune âge. Comment reconnaître parmi tous les enfants qui naîtront dans les temps futurs celui qui deviendra cet homme exceptionnel ?!? Comment éviter de prendre pour le messie le mauvais enfant ? C’est le sujet du film des Monty Pythons La vie de Brian… (on entend le thème musical du film, quelques notes au piano).
Peu d’indices nous sont laissés par les prophéties. Ce sera un garçon, bien sûr. Comment pourrait-il en être autrement… Descendant de la famille de David, naturellement. Mais comme on ne sait ni le jour ni l’heure, ni si c’est pour cette génération, celle à venir ou dans des siècles… On entretient l’attente et l’ouverture.
Ouverture d’esprit et de cœur susceptible de recevoir cette lumière qui éclairera le peuple qui marche dans la nuit. Quand ce sera là, on le saura. Voilà tout…
Noël, c’est l’attente.
A vrai dire, Noël c’était l’attente. Mais aujourd’hui on sait. On sait que l’enfant est né, que bien des hommes et des femmes sont demeurés dans l’obscurité malgré la venue de la lumière. On sait le jour et l’heure.
On connaît même tout le programme: la nuit du 24 au 25 décembre, le rituel des cadeaux, le culte en famille, le repas de fête. On connaît souvent le menu à l’avance car ce jour là, on entretient les traditions. Mais quand bien même on sait désormais le jour et l’heure, la dimension de l’attente fait encore partie de Noël.
On l’entretient en allumant nos couronnes de l’Avent, décompte des dimanches qui nous séparent de la fête. On s’investit dans les préparatifs. Et on ouvre une à une les portes ou les sachets des calendriers de l’Avent. Comme on alignerait de petites pierres pour marquer le chemin jusqu’au jour J.
L’attente s’entretient. Et elle fait monter en nous la joie. Pour autant qu’on ne commence pas trop tôt ni que l’on s’épuise dans des gesticulations inutiles. Il faut trouver dans cette attente la qualité prophétique qui nous permet l’ouverture d’esprit et du cœur adéquate pour accueillir la lumière.
Et le chant des anges! (le chœur chante Les anges dans nos campagnes)
En ce temps-là, l’empereur Auguste donna l’ordre de recenser tous les habitants de l’empire romain. Ce recensement, le premier, eut lieu alors que Quirinius était gouverneur de la province de Syrie. Tout le monde allait se faire enregistrer, chacun dans sa ville d’origine. Joseph lui aussi partit de Nazareth, un bourg de Galilée, pour se rendre en Judée, à Bethléem, où est né le roi David ; en effet, il était lui-même un descendant de David. Il alla s’y faire enregistrer avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Pendant qu’ils étaient à Bethléem, le jour de la naissance arriva. Elle mit au monde un fils, son premier-né. Elle l’enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu’il n’y avait pas de place pour eux dans l’abri destiné aux voyageurs. Dans cette même région, il y avait des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leur troupeau. Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les entoura de lumière. Ils eurent alors très peur. Mais l’ange leur dit : « N’ayez pas peur, car je vous apporte une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple : cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un Sauveur ; c’est le Christ, le Seigneur. Et voici le signe qui vous le fera reconnaître : vous trouverez un petit enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche. » Tout à coup, il y eut avec l’ange une troupe nombreuse d’anges du ciel, qui louaient Dieu en disant : « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu’il aime ! »
Luc 2,1-14
Noël, c’est la magie
Noël, c’est l’attente…
Noël, c’est la magie
C’est écrire sa liste de cadeaux
C’est imaginer lequel fera plaisir à qui
Noël, c’est passer d’une boutique à l’autre pour dénicher le cadeau qu’on n’avait pas prévu.
C’est rentrer chez soi les bras chargés de sacs plus jolis que d’habitude
C’est emballer avec soin dans le papier doré à étoiles.
C’est cacher ceux qui doivent être cachés
C’est inscrire les noms sur les rubans pour se rassurer
C’est les déposer sous le sapin
Les distribuer un à un.
C’est admirer la technique d’ouverture de chacun : papier d’emballage froissé avec frénésie ou scotch décollé avec soin et papier replié.
Noël, c’est la magie.
C’est les étoiles suspendues aux portes
Les flocons dessinés aux fenêtres
C’est la couronne de l’Avent sur la table du salon.
C’est les illuminations dans les rues du village
Le calendrier aux fenêtres de l’école
C’est les vitrines des magasins
Les guirlandes lumineuses autour des rambardes de balcons
Les sapins qui s’allument dans les jardins.
Noël, c’est la magie.
C’est le thé à la cannelle
Les biscuits dans le four
Le pain d’épices
Les écorces d’orange
C’est le vin chaud, l’anis étoilé
L’odeur du sapin dans le salon
Les bougies quand on les souffle
Et le papier d’Arménie
(j’allume un papier d’Arménie, le parfum se diffuse dans le temple)
Noël c’est la magie
C’est une ambiance
C’est la nuit qui tombe tôt sur nos villages et les intérieurs éclairés.
C’est la pluie et le froid qui règnent dehors
C’est la chaleur du feu de cheminée.
C’est le petit Jésus déposé délicatement dans la crèche.
C’est Marie et Joseph qui l’entourent.
C’est les bergers et les mages.
C’est le bœuf et l’âne gris.
(le chœur chante Entre le bœuf et l’âne gris)
Votre union avec le Christ vous donne-t-elle du courage ? Son amour vous apporte-t-il du réconfort ? Êtes-vous en communion avec le Saint-Esprit ? Avez-vous de l’affection et de la bonté les uns pour les autres ? Alors, rendez-moi parfaitement heureux en vous mettant d’accord, en ayant un même amour, en étant unis de cœur et d’intention. Ne faites rien par esprit de rivalité ou par désir inutile de briller, mais, avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes. Que personne ne recherche son propre intérêt, mais que chacun de vous pense à celui des autres. Comportez-vous entre vous comme on le fait quand on connaît Jésus-Christ.
Philippiens 2,1-5
Noël, c’est…
Noël, c’est l’attente…
Noël, c’est la magie…
Mais Noël,… c’est quoi ?!?
Demain, nous ôterons une à une les décoration du sapin, nous jetterons les boules qui ont fait leur temps cette fois. Nous tenterons tant bien que mal de ranger les guirlandes sans qu’elles s’emmêlent ou ne dépassent des sacs que nous remonterons tout en haut de nos armoires. Ils n’en sortirons plus avant le mois de décembre de l’an prochain. Puis nous nous affairerons en cuisine, après les bons plats vient le temps de la vaisselle, et de manger les restes. Nous rangerons les santons de la crèche dans leur boîte jusqu’à l’année prochaine, constatant une fois de plus qu’un des moutons à une patte en moins. Il faudra le recoller… une fois…
Voilà, Noël 2018 sera derrière.
Il aura, ou pas, répondu à nos attentes.
On aura, comme chaque année, partagé ces fêtes avec les mêmes personnes, mangé les mêmes plats, chanté les mêmes chants, humé les mêmes senteurs. On aura peut-être passé sous silence les mêmes non-dits, Noël c’est un temps de trêve y compris dans les familles désunies.
Et puis on recommencera l’an prochain.
L’être humain a besoin de rituels, d’entretenir les mêmes gestes régulièrement. De se replonger dans ses souvenirs d’enfance. Nous avons besoin de tout cela pour nous construire, pour avancer. Mais il serait pourtant bien malheureux de balancer par la fenêtre avec le reste du sapin tout ce que Noël a éveillé en nous.
Parce que Noël, c’est ce que l’on en fait!
C’est être habité par cet esprit de Noël au moins jusqu’à l’automne.
Au moins jusqu’à la première porte du prochain calendrier.
Noël, c’est bien sûr prendre soin de l’attendu, mais c’est aussi espérer l’inattendu.
Espérer qu’au prochain Noël, nous ne serons pas tout à fait les mêmes.
Noël, c’est être généreux et altruiste pas uniquement dans une période où il est convenu de l’être.
Noël, c’est ce que chacun de nous en fait.
Peu importe le jour et l’heure.
Noël c’est ce tu en feras.
Amen