Halloween! Le sujet revient chaque année. Il serait de bon ton, en tant que chrétien·ne, de s’offusquer de cette fête américano-commerciale de mauvais goût issue d’une célébration païenne prétendant repousser les esprits mauvais. Eh bien, je vous le dis, moi j’aime bien Halloween!
J’aime voir les enfants qui s’aguerrissent, qui organisent entre copain·ine·s leur tournée à la tombée de la nuit. Les soirs d’Halloween sont les premiers moments où mes enfants ont eu l’audace de sortir de nuit sans nous (ou avec nous à distance), qu’ils ont organisé leurs premiers rendez-vous: dans la cour d’école l’après-midi ils ont imaginé avec leurs ami·e·s un horaire pour la soirée, le déguisement qu’ils allaient se concocter puis la tournée des maisons du village auxquelles ils allaient aller sonner. Le soir d’Halloween, les enfants se confrontent à quelques unes de leurs craintes bien réelles et concrètes. Les esprits mauvais et autres fantômes ne sont que le folklore. Les vraies peurs qu’ils affrontent sont celles du noir, de la vie sans la sécurité parentale et l’audace d’aller vers l’inconnu.
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J’aime aussi Halloween parce que c’est l’occasion de faire un repas déguisé avec des amis. Avouez que les occasions sont rares, quand on a dépassé l’adolescence, de revêtir perruques et froufrous. Mais le plaisir reste le même. Ce soir-là on ose. Déguisements mais aussi décorations de la maison et mets d’outre-tombe: les créatif·ve·s s’en donnent à cœur joie. Les adultes cette fois dépassent leurs craintes du paraître et du sérieux pour oser s’amuser comme des enfants.
Je n’aime pas tout dans Halloween. Je n’aime pas les quantités de gadgets de mauvaise qualité, importés de l’autre bout du monde, et qui finiront à la poubelle. Je n’aime pas les sacs entiers de sucre et d’emballages plastique que mes enfants rapportent de leur tournée (cette année nous en sommes épargnés!). Mais vais-je ronchonner dans mon coin et faire ma chrétienne grincheuse? Ou bien vais-je chercher comment dans cette réalité-là l’Évangile peut se révéler?
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À mon sens, c’est cette démarche qui a du sens. Halloween est l’occasion idéale pour redire le rapport unique que le Christ nous permet d’avoir avec la mort. Parce qu’il ne lui a pas seulement fait peur. Lui, il l’a vaincue.
🎃 À écouter: l’excellente et terrifique chanson de Jacques Higelin Halloween
Bonne nuit de brouillard et d’effroi…
Merci Diane. J’aime ton ouverture d’esprit. Je me rappelle en riant la surprenante journée d’Halloween vécue lors de mon année d’échange à Toronto. La plupart des profs déguisés pour donner leur cours et notre étonnement les apprenants (newcomers to Canada) et moi. C’était un peu surréaliste mais quelle belle liberté!
Ce soir c’est un peu triste sans mes petits voisins qui sonnent à la porte.
Merci Diane, pour cette mise en perspective! Je te rejoins complètement! Trouver ce qui fait sens dans nos coutumes-traditions-habitudes d’aujourd’hui, c’est faire preuve d’ouverture et de curiosité! Et ça immunise contre tous les jugements trop hâtifs!
Becs (de vampire)