A méditer cet été, les pieds dans l’eau

Prédication du dimanche 1er juillet 2018 sur 2 Corinthiens 8,1-15

Avant d’écouter la lecture de ce jour, rappelons-nous le contexte de la première Église.
Lors de l’Assemblée de Jérusalem, un accord a été passé entre Pierre et ses acolytes d’une part, et Paul et ses collaborateurs d’autre part. Les premiers concentreraient leurs efforts sur la christianisation du monde juif, alors que les seconds iraient porter l’Évangile en terre païenne.
Les publics cibles – dirions-nous aujourd’hui – seraient différents, mais l’objectif le même: faire connaître le plus largement possible le message de l’Évangile de Jésus-Christ et offrir la possibilité à tout homme et toute femme qu’elle que soit son origine de connaître la foi chrétienne et de s’y convertir.

En signe d’unité et d’union entre tous ces membres disséminés du peuple de Dieu, Paul s’était engagé à ce que les nouvelles communautés fondées grâce à son œuvre évangélisatrice témoignent leur solidarité avec les communautés de Judée. Une solidarité dans la prière, mais pas uniquement. Une solidarité aussi exprimée de manière très concrète: une collecte d’argent pour soutenir ces premiers chrétiens vivant dans un contexte hostile. Paul et ses collaborateurs ont sillonné la Grèce et la Macédoine, proclamant l’Évangile et fondant des Églises. Nous avons dans plusieurs épîtres le signe qu’il a eu à cœur d’honorer cet engagement.

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Du pain et du poisson

Après la balade méditative de l’aube pascale et une petite collation, les lève-tôt se sont retrouvés au temple d’Auvernier à 8h00 pour le culte. Voici le texte de cette célébration.

Mosaïque (début du 6e s.). Basilique S. Appolinare Nuovo. Ravenne. Source: olivierbauer.org

Partie 1

Aujourd’hui, nous sommes le 1er avril. Et c’est Dieu qui nous fait la plus étonnante des surprises. Si nous devions nous en tenir à notre esprit cartésien, à notre logique humaine, jamais nous ne pourrions prendre au sérieux ce qu’il nous annonce.
Eh, vous savez quoi?!?
Jésus est ressuscité! 😉

Et pourtant, voici plus de 2000 ans que des hommes et des femmes placent leur espérance dans cette vérité. Que nous-mêmes, à la suite de toutes celles et ceux qui nous ont précédé, nous plaçons nos vies devant cette réalité: Dieu est plus fort que tout ce qui pourrait cloisonner nos vies. Il est même plus fort que la mort elle-même.
Alors en ce matin du 1er avril, nous n’avons pas envie de faire des blagues car, franchement, il nous faut rester modeste et laisser à Dieu l’indiscutable victoire en la matière. Jamais nous ne pourrions faire mieux.

Mais petit clin d’œil, nous avons choisi de placer cette célébration sous le signe du poisson. Et comme nous ne faisons pas les choses à moitié, c’est à l’intérieur même d’un poisson que nous vous invitons à entrer.

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Aube pascale: promenade méditative

Déroulement et textes de la célébration de l’aube de Pâques vécue à Auvernier, au petit matin dans un cadre magnifique.

Station 1 autour du feu

Accueil des participants autour d’une bûche allumée. Devant le chalet scout. 6h00.

Texte d’accueil: Bienvenue à toutes et tous. Nous voici dans la nuit. Obscurité du monde que nous avons plutôt l’habitude de fuir. Mettant à profit ces heures apparemment inutiles puisque boudées par la lumières pour nous reposer, reprendre des forces pour nous engager courageusement dans le jour suivant. Mais voici que parfois, la nuit vient à nous. Mystérieuse et englobante. Angoissante aussi. Les ténèbres pénètrent en nous plus encore que nous ne pénétrons en elles. C’est ce qui se produisit pour ceux qui avaient suivi Jésus, qui avaient cru en lui comme celui que Dieu envoyait pour les sauver. Voilà qu’il a été mis à mort. Voilà que l’échec et l’obscurité ont eu raison de leurs espérances. C’est dans cette obscurité qui envahit encore le monde que nous nous sommes donné rendez-vous. Autour d’un feu qui nous réchauffe et donne un peu de lueur. Prémices de cette flamme et de cette lumière qui ne laissent pas les ténèbres l’emporter sur notre espérance.

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C’est quand, la saison des figues?

Prédication du dimanche des Rameaux sur Mc 11,1-21 (l’entrée à Jérusalem et le figuier stérile)

Un homme, un vrai!

Il y a une chose qui m’énerve dans les représentations de Jésus. Que ce soit dans la peinture ou dans les illustrations de livres pour enfants, mais surtout dans les films et les dessins animés qui racontent des épisodes bibliques.
Ce qui m’énerve, c’est cet air éthéré qu’a presque toujours Jésus : les yeux vitreux, l’air pénétré, la tête un peu penchée, une voix douce et pleine de souffle.

Les événements semblent glisser sur lui comme sur les plumes d’un canard. Il ne se laisse atteindre par rien. Il s’adresse à ses interlocuteurs avec ce calme olympien, même s’il se trouve au milieu d’une foule agitée.

C’est fou ce que ce Jésus-là m’énerve. En tout cas, il est certain que si j’avais vécu à l’époque, je n’aurais jamais suivi cet espèce de gourou survolant le monde.
C’est tout de même étrange que les cinéastes, les auteurs et les dessinateurs lui donnent ces traits, alors que les évangiles dont ils s’inspirent présentent au contraire un Jésus résolument humain.

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La Conscience – Victor Hugo

Le texte entier du poème de Victor Hugo La Conscience. Extrait du recueil La légende des siècles (1859 – 1877), dont il est fait référence dans la prédication Au commencement était la violence.

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva
Au bas d’une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d’haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l’ombre fixement.

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Au commencement était la violence

Prédication sur Genèse 4,1-16 (Caïn et Abel). Lecture biblique: Ecclésiaste 8,14-17.

Lorsque avec ses enfants vêtus de peaux de bêtes,
Échevelé, livide au milieu des tempêtes,
Caïn se fut enfui de devant Jéhovah,
Comme le soir tombait, l’homme sombre arriva
Au bas d’une montagne en une grande plaine ;
Sa femme fatiguée et ses fils hors d’haleine
Lui dirent : « Couchons-nous sur la terre, et dormons. »
Caïn, ne dormant pas, songeait au pied des monts.
Ayant levé la tête, au fond des cieux funèbres,
Il vit un œil, tout grand ouvert dans les ténèbres,
Et qui le regardait dans l’ombre fixement.

Ainsi débute le poème de Victor Hugo intitulé La Conscience.

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