Aube pascale: promenade méditative

Déroulement et textes de la célébration de l’aube de Pâques vécue à Auvernier, au petit matin dans un cadre magnifique.

Station 1 autour du feu

Accueil des participants autour d’une bûche allumée. Devant le chalet scout. 6h00.

Texte d’accueil: Bienvenue à toutes et tous. Nous voici dans la nuit. Obscurité du monde que nous avons plutôt l’habitude de fuir. Mettant à profit ces heures apparemment inutiles puisque boudées par la lumières pour nous reposer, reprendre des forces pour nous engager courageusement dans le jour suivant. Mais voici que parfois, la nuit vient à nous. Mystérieuse et englobante. Angoissante aussi. Les ténèbres pénètrent en nous plus encore que nous ne pénétrons en elles. C’est ce qui se produisit pour ceux qui avaient suivi Jésus, qui avaient cru en lui comme celui que Dieu envoyait pour les sauver. Voilà qu’il a été mis à mort. Voilà que l’échec et l’obscurité ont eu raison de leurs espérances. C’est dans cette obscurité qui envahit encore le monde que nous nous sommes donné rendez-vous. Autour d’un feu qui nous réchauffe et donne un peu de lueur. Prémices de cette flamme et de cette lumière qui ne laissent pas les ténèbres l’emporter sur notre espérance.

Cette année, hasard du calendrier, le jour de Pâques tombe sur la date du 1er avril. Alors ici, point de canular ni d’espièglerie, mais nous vous proposons de vivre cette balade méditative de l’aube pascale sous le signe le poisson. Thème biblique et chrétien chargé de sens, notre marche se vivra au rythme de textes et de rencontres où il sera question de poissons.

Chant: La nuit règne encore ici-bas, mais notre espérance est que tout ne se termine pas à la Croix. Que Dieu ne nous abandonne pas dans l’obscurité. Le chant La ténèbre n’est point ténèbre ponctuera notre marche. Nous le chantons 3 fois.

Station 2 dans les entrailles

Dans le sous-voie qui relie le parking au port. La musique du Lacrimosa de Mozart. Quand le groupe est arrivé près de l’animateur, baisser un peu la musique pour la laisser en arrière-fond de la lecture. 6h10.

Lecture biblique Jonas 2,1-11: Le Seigneur envoya un grand poisson qui avala Jonas. Durant trois jours et trois nuits, Jonas demeura dans le ventre du poisson. De là, il adressa cette prière au Seigneur, son Dieu:
Quand j’étais dans la détresse j’ai crié vers toi, Seigneur, et tu m’as répondu ;
du gouffre de la mort j’ai appelé au secours et tu m’as entendu.
Tu m’avais jeté dans la mer, au plus profond de l’eau.
Les flots m’encerclaient, tu faisais déferler sur moi vagues après vagues.
Déjà, je me disais : « Me voilà chassé loin de toi, Seigneur, pourtant j’aimerais revoir ton saint temple. »
L’eau m’arrivait à la gorge. La mer me submergeait, des algues s’enroulaient autour de ma tête.
J’étais descendu à la base des montagnes, le monde des morts fermait pour toujours ses verrous sur moi, mais toi, Seigneur mon Dieu, tu m’as fait remonter vivant du gouffre.
Au moment où la vie me quittait, j’ai pensé à toi, Seigneur, et ma prière est parvenue jusqu’à toi, à ton saint temple.
Ceux qui rendent un culte aux faux dieux perdent toute chance de salut. Mais moi, je chanterai ma reconnaissance, je t’offrirai un sacrifice, je tiendrai les promesses que je t’ai faites.
Oui, c’est toi, Seigneur, qui me sauves !
Sur un ordre du Seigneur, le poisson rejeta Jonas sur la terre ferme.

Envoi: Trois jours dans le ventre d’un poisson.
Trois jours dans ce gouffre.
Trois jours dans le tombeau.
Et sur ordre du Seigneur, ce poisson qui rejette Jonas sur le rivage, comme il relèvera Jésus de son sépulcre.

Chant: La ténèbre n’est point ténèbre.

Station 3 au bout du môle

Quand le groupe sort du sous-voie, quelqu’un fait des grands appels avec une torche depuis le bout du môle. Il semble tout près mais pour arriver jusqu’à lui, il faut faire tout le tour. 6h30.

Accueil:  Chers amis, enfin vous arrivez jusqu’à nous! Vous avez aperçu nos signes mais pour parvenir jusqu’à nous, il vous a fallu emprunter un chemin bien plus long que la voie directe. Ainsi en est-il parfois dans la vie. Et dans les rencontres humaines.

Certains pourtant, entendant l’appel de Jésus, y ont répondu immédiatement. Sans détour. Ce fut le cas des premiers disciples. Écoutons.

Lecture biblique Marc 1,16-20: Jésus marchait le long du lac de Galilée lorsqu’il vit deux pêcheurs, Simon et son frère André, qui pêchaient en jetant un filet dans le lac. Jésus leur dit : «Venez avec moi et je ferai de vous des pêcheurs d’hommes.» Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Jésus s’avança un peu plus loin et vit Jacques et son frère Jean, les fils de Zébédée. Ils étaient dans leur barque et réparaient leurs filets. Aussitôt Jésus les appela ; ils laissèrent leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers et allèrent avec Jésus.

Lien: En faisant le choix immédiat de suivre Jésus, répondant ainsi instantanément à l’appel qu’il leur a adressé, les premiers disciples ont laissé derrière eux une partie de leur vie. Ils ont laissé leur famille, leur métier, leurs responsabilités. Pour en embrasser une nouvelle destinée. Aux côtés de celui qui donnait désormais sens à leur vie.

Geste symbolique: Quand nous faisons des choix importants, nous laissons derrière nous ce qu’aurait été notre vie si nous avions fait un autre choix. Parfois, ces choix sont difficiles parce qu’il est dur de quitter. Parfois le choix nous semble impossible car il y a des choses qui nous pèsent. Voici des galets. Prenez-en un dans la main. Pendant quelques instants, en silence, réfléchissez à un choix qui se présente à vous, ces temps, dans votre vie. Puis pensez à ce qui vous retient d’oser. Ce qui vous empêche de vous lancer. Le caillou que vous tenez dans votre main symbolise ce quelque chose qui vous pèse. Quand vous vous sentez prêt, jetez-le au lac.

Chant: Quand la plupart des gens ont jeté leur caillou, entonner le chant sans introduction… La ténèbre n’est point ténèbre

Station 4 bonne pêche

Sur la terre ferme, devant le débarcadère sur une place ronde au sol goudronné. 6h50.

Accueil: L’épisode qui nous occupe ici se passe aussi de nuit. Ou en tout cas, à la tombée du jour. Après une longue et intense journée d’activité pour Jésus et ses disciples, au service d’une foule avide de paroles et de gestes de guérisons. Écoutons !

Lecture biblique Matthieu 14,15-21: Quand le soir fut venu, les disciples de Jésus s’approchèrent de lui et dirent : « Il est déjà tard et cet endroit est isolé. Renvoie tous ces gens pour qu’ils aillent dans les villages s’acheter des vivres. » Jésus leur répondit : « Il n’est pas nécessaire qu’ils s’en aillent ; donnez-leur vous-mêmes à manger ! » Mais ils lui dirent : « Nous n’avons ici que cinq pains et deux poissons. » — « Apportez-les-moi », leur dit Jésus. Ensuite, il ordonna à la foule de s’asseoir sur l’herbe ; puis il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et remercia Dieu. Il rompit les pains et les donna aux disciples, et ceux-ci les distribuèrent à la foule. Chacun mangea à sa faim. Les disciples emportèrent douze corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient au nombre d’environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants.

Lien: Du sentiment de manque à celui de la plénitude, la foule a été rassasiée. Au travers d’éléments simples, quotidiens, banals – du pain et du poisson – s’exprime une vérité plus grande : la présence divine, la possibilité de la vie en abondance. Dans les premiers siècles de notre ère, alors que les chrétiens étaient persécutés pour leur foi, il était impossible d’afficher ouvertement son attachement au Christ.

C’est pourquoi, pour se reconnaître entre eux, mais aussi pour affirmer de manière indirecte leur foi, les chrétiens ont utilisé des symboles. Un des plus connus est le signe du poisson. Du terme grec ictus

(poisson), on a fait un acrostiche. En faisant correspondre chaque lettre à la première lettre des mots: Jésus – Christ – Fils de – Dieu – Sauveur

Geste symbolique: Voici des craies. A notre tour, traçons ces poissons: signe de celles et ceux qui reconnaissent en Jésus mort et ressuscité le Christ, fils de Dieu, notre Sauveur.

Chant: À démarrer sans introduction quand on a terminé de dessiner les poissons. La ténèbre n’est point ténèbre

Station 5 au lever du jour

Dans le verger Bonnet, lieu privé mis à disposition par la famille. Lieu idéal en surplomb qui permettait de voir le lever du jour. Si il n’y avait pas eu de nuages, nous aurions pu assister à un très beau lever de soleil… à 7h12!

Accueil: La nuit se fait moins profonde. Déjà l’aube semble pointer, la lumière gagner sur l’obscurité. Après la noirceur de la croix, l’obscurité du tombeau, voici que la vie gagne sur la mort. Les disciples qui avaient laissé leur vie passée pour suivre Jésus, ont été se plus proches amis, présents à ses côtés lorsqu’il s’adressait aux foules, qu’il accomplissait des signes et guérissait les malades. Ces mêmes disciples ont été rattrapés par la peur au moment de l’arrestation de leur maître. Ceux-là mêmes se sont retrouvés seuls, désemparés, dans la nuit du monde, lorsqu’on a crucifié Jésus. Nous les retrouvons ici. Écoutons.

Lecture biblique Jean 21,2-14: Simon Pierre, Thomas, Nathanaël, les fils de Zébédée et deux autres disciples de Jésus étaient ensemble. Simon Pierre leur dit : « Je vais à la pêche. » Ils lui dirent : « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent donc et montèrent dans la barque. Mais ils ne prirent rien cette nuit-là. Quand il commença à faire jour, Jésus se tenait là, au bord de l’eau, mais les disciples ne savaient pas que c’était lui. Jésus leur dit alors : « Avez-vous pris du poisson, mes enfants ? » — « Non », lui répondirent-ils. Il leur dit : « Jetez le filet du côté droit de la barque et vous en trouverez. » Ils jetèrent donc le filet, et ils n’arrivaient plus à le retirer de l’eau, tant il était plein de poissons. Le disciple que Jésus aimait dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! » Quand Simon Pierre entendit ces mots : « C’est le Seigneur », il remit son vêtement de dessus, car il l’avait enlevé pour pêcher, et il se jeta à l’eau. Les autres disciples revinrent en barque, en tirant le filet plein de poissons : ils n’étaient pas très loin du bord, à cent mètres environ. Lorsqu’ils furent descendus à terre, ils virent là un feu avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit : « Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre. » Simon Pierre monta dans la barque et tira à terre le filet plein de gros poissons : cent cinquante-trois en tout. Et quoiqu’il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. Jésus leur dit : « Venez manger. » Aucun des disciples n’osait lui demander : « Qui es-tu ? », car ils savaient que c’était le Seigneur. Jésus s’approcha, prit le pain et le leur partagea ; il leur donna aussi du poisson. C’était la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples, depuis qu’il était revenu d’entre les morts.

Lien: Du pain et du poisson à nouveau signes de sa présence. Et simplement le bonheur d’être ensemble. Admirons le jour nouveau et réjouissons-nous, car il est revenu d’entre les morts!

Musique: de flûte traversière

Chant: Il n’est plus temps de chanter les ténèbres. Unissons plutôt nos voix dans un Alléluia! (Recueil Alléluia 34/30)

Envoi: « Venez manger » leur dit Jésus. À notre tour, allons partager quelque chose de bon.

Station 6 p’tit déj sur le pouce

Après avoir tant parlé de pain et de poissons, les estomacs étaient creusés. Une équipe avait préparé des thermos, de la tresse et de la taillaule, dans un hangar mis à disposition par la même famille. Une bonne petite collation en attendant le culte de 8h00 au temple. 7h30.

Remarques

Selon les retours que j’ai eu et mes impressions, l’équilibre était bon entre textes, marche et animations. Les participants ont apprécié le jet du galet au lac et le dessin des poissons. Des animations toutes simples qui permettent de dépasser la seule parole et qui plaît à toutes les générations.

Le timing a été très bien géré. Bravo à ceux qui ont fait le repérage. Sans se presser, nous étions exactement aux endroits prévus à l’heure prévue.

Le chant repris à chaque station amenait en douceur la fin de l’animation et le départ vers autre chose. Cela avait du sens de ne pas le chanter après le lever du soleil, par contre c’était difficile à ce moment là d’apprendre un nouveau chant. Nous aurions dû soit ne pas chanter à la station 5, soit chanter simplement A toi la gloire.

Un feuillet avec les 3 chants et une brève explication sur ICTUS a été distribué à tous les participants. A posteriori, il me semble que ce n’était pas forcément nécessaire.