Autour de la laïcité

On parle beaucoup de laïcité ces temps. Si on est tous d’accord pour dire que l’État ne doit pas dicter aux citoyens ce qu’ils doivent croire et penser, il n’y a pas d’accord aussi large sur le sens du mot laïcité et bien des confusions et des mécompréhensions dans les débats viennent, me semble-t-il, des présupposés rarement clarifiés autour de ce concept.

Notre compréhension de la laïcité est intimement liée à notre histoire, à l’histoire des relations entre l’État et les Églises, entre la société civile et les communautés religieuses. Ainsi, en Suisse, notre manière de gérer l’État laïque ne saurait être la même qu’en France. Et même, en Suisse, chaque canton a son histoire bien spécifique.

À lire et à voir

Dernièrement, le département de l’instruction publique du Canton de Genève a édité une brochure à l’attention des enseignants. Je vous en recommande la lecture! Les enjeux sont bien posés et les confusions souvent dissipées. Le tout avec des magnifiques illustrations de Zep, pleines de subtilité et d’humour.

ZEP tiré de La laïcité à l'école - DIP Genève
ZEP tiré de La laïcité à l’école – DIP Genève

Je suis aussi tombée sur internet sur cette petite vidéo de l’Association Coexister France qui replace aussi la question de la laïcité en France dans son histoire.

Ces deux sources le disent un peu autrement, mais l’idée est commune: la laïcité n’est pas une volonté d’occulter le religieux, mais de poser le cadre pour que le religieux puisse se vivre librement et dans le respect de la liberté de l’autre.

Anne Emery-Torracinta, conseillère d’État genevoise:

La laïcité signifie la neutralité religieuse de l’État, mais pas la négation du fait religieux. Il faut rappeler que la laïcité n’est pas un but en soi, mais l’instrument qui permet la paix civile et le respect des convictions de tous, sans discrimination, chacun étant égal devant la loi.

L’Association Coexister France :

La laïcité n’est pas une opinion, mais le cadre qui les permet toutes.

Maintenant, le défi nous est posé: clarifier et expliciter la situation neuchâteloise,  particulière à certains égards puisqu’un Concordat régule les relations entre les Églises reconnues et l’État.


J’ajoute ici en une interview d’Isabelle Ott-Baechler qui formule bien, à mon sens, la nécessité que l’Etat pose et garantisse le cadre dans lequel chaque citoyen peut vivre librement sa religion, dans le respect de la diversité et la paix.