Le Fairphone: alibi éthique chez Swisscom?

Cela faisait quelques temps que mon smartphone donnait des signes de faiblesses et de lenteurs. Je me disais que j’allais bien sagement attendre l’été pour prendre le temps d’en choisir un nouveau. J’avais l’intention de me renseigner sur les Fairphones. Mais voilà que mon téléphone a soudain refusé de s’allumer. J’ai donc dû entreprendre les démarches un peu plus vite que prévu. Et quelles démarches!

Lundi, mon téléphone ne répond plus de rien.

Mardi, je suis prise toute la journée, ainsi que la soirée. Pas le temps de m’en occuper.

Mercredi, je me rends au magasin Swisscom. La conseillère de vente (ou un titre du genre) vient à ma rencontre et me demande si j’ai déjà choisi le modèle de mon futur téléphone. Lorsque je prononce Fairphone, grand silence…
Lui demandant si elle n’en vend pas souvent, je m’entends répondre j’en ai eu un entre les mains… une fois… Voilà, voilà !…
Elle pianote sur sa tablette pour me dire qu’il faut le commander depuis le site (ce que j’avais déjà compris vu que j’étais allée voir sur le site le mardi soir, mais bon…).
De retour chez moi, je vais sur le site de Swisscom. Le Fairphone n’est pas sur la page principale des modèles vendus, on peut le comprendre. Mais si on déroule le menu Fabricant, on ne le trouve pas! Il faut dérouler le menu Système d’exploitation et choisir Androïd (faut le savoir!) puis dérouler la page jusqu’au dernier (!) modèle pour trouver enfin le Fairphone 2 dont Swisscom s’est tant venté de vendre il y a quelques mois.
Pour commander, on est redirigé chez Digitec.
Je procède donc à la commande sur le site qui nous promet que si la commande est effectuée avant 17h, il arrive le lendemain!

Jeudi, mail de Digitec avec un contrat de Swisscom à signer et à renvoyer scanné avec la signature.

Vendredi, dans le suivi de commande Digitec, il est toujours écrit que quelque chose bloque l’envoi. Téléphone à Swisscom puis à Digitec. Puis mail de Digitec me demandant une copie de ma carte d’identité (que j’avais présentée le mercredi chez Swisscom).

Lundi, re-téléphone à Digitec pour dire que j’ai vraiment besoin que mon colis soit envoyé ce jour-là, pour le recevoir le lendemain.

Mardi, le suivi de commande m’annonce que le colis arrivera le mercredi.

Comme je suis absente mercredi et jeudi (sans retour chez moi pour la nuit), j’ai mon nouveau téléphone entre les mains le jeudi soir! 9 jours après que l’autre a rendu l’âme… En passant, merci à ma voisine qui a réceptionné le colis, sinon je ne sais pas où il serait reparti.

Ceci dit, on survit tout à fait une semaine sans téléphone. J’espère simplement que personne n’a été vexé parce que je n’ai pas répondu à un appel.

Mon nouveau téléphone fonctionne à merveille et est très agréable à manipuler. Je suis heureuse qu’il existe une alternative aux grands fabricants qui dominent le marché et dont on sait que les conditions de productions sont socialement et humainement catastrophiques.

Agir en fonction de choix éthiques ont des conséquences et je suis prête à les assumer. Ces conséquences étaient à la fois financières (le Fairphone ne fait pas partie des téléphones les meilleures marché – ce qui est en général le cas quand on paie décemment le travail et les matériaux) et pratiques, puisqu’on ne peut pas ressortir après 15 minutes de la boutique Swisscom avec l’objet entre les mains.

Espérons qu’à l’avenir, les opérateurs mettront ces téléphones à la disposition de leurs clients dans des conditions plus favorables, c’est-à-dire équitables par rapport aux autres marques. Ainsi, nous les clients, nous aurons véritablement le choix!